CROSSMed et SNSM

CROSS et SNSM, un binôme essen­tiel pour le sauve­tage en mer !

En cette fin d’an­née coup de projec­teur sur l’ac­teur essen­tiel du secours en mer, qui engage, lorsqu’il y a péril, les fameuses vedettes orange des Sauve­teurs en Mer de la SNSM : le CROSS. 
Le CROSS­MED (Centre Régio­nal Opéra­tion­nel de Surveillance et de Sauve­tage de Médi­ter­ra­née) basé au fort Sainte Margue­rite à La Garde près de Toulon, publie chaque année son bilan d’ac­ti­vité pour la saison esti­vale écou­lée. Pour rappel, c’est l’en­tité d’État qui gère et coor­donne les secours en mer, sous l’au­to­rité du préfet mari­time.
2020 restera malheu­reu­se­ment dans les anna­les….
Une saison esti­vale atypique car très concen­trée du fait du confi­ne­ment.
Le CROSS et les autres inter­ve­nants du secours en mer, dont la SNSM, n’ont pas eu le temps de s’échauf­fer en avant saison !
Ils ont abordé l’été avec un démar­rage en flèche des acti­vi­tés de secours, dès le 1er juin, et ils ont fini par une dimi­nu­tion, tout aussi rapi­de­ment, vers la fin octobre. Ouf !
En 2020, c’est 2526 opéra­tions trai­tées entre le 1er juin et le 30 septembre, soit une augmen­ta­tion de + 21 % par rapport à 2019. C’était « seule­ment »1750 opéra­tions en 2010.
Cela repré­sente :
• 972 SAR (Search and Rescue) : Sauve­tage de vies humaines carac­té­risé par des opéra­tions néces­si­tant une inter­ven­tion immé­diate du fait de la détresse expri­mée, de l’en­vi­ron­ne­ment, des condi­tions météo­ro­lo­giques et du risque vital pour les requé­rants ;
• 1309 MAS (Mari­time Assis­tance Service) : Assis­tance aux biens. Opéra­tions néces­si­tant une inter­ven­tion desti­née à répondre à une demande d’as­sis­tance tech­nique, permet­tant égale­ment, le cas échéant, une mise en sécu­rité des requé­rants ;
• 237 DIV (Divers) : Opéra­tions où le CROSS est indi­rec­te­ment partie prenante, ou concer­nant une situa­tion excluant tout danger/risque pour la vie humaine (rupture de mouillage/navire échoué sans personne à bord). Le volume de ces opéra­tions illustre le rôle de « centre opéra­tion­nel concou­rant » (et non menant) qu’as­sume régu­liè­re­ment le CROSS­MED vis-à-vis de ses parte­naires opéra­tion­nels français comme étran­gers, et qui implique un flux d’échanges d’in­for­ma­tions consé­quents ;
• 8 SUR (Sûre­té́) : Opéra­tions touchant à l’ordre public (rixes, ébriété, clan­des­tins, actes de bara­te­rie ou muti­ne­rie…).
Des jour­nées record, comme le 24 juillet 2020 avec 16 opéra­tions de sauve­tage en simul­ta­nées à gérer et à coor­don­ner avec les autres acteurs du sauve­tage en mer.
Des opéra­tions qui commencent géné­ra­le­ment en début d’après-midi vers 14h00 et se terminent vers 23h00.
Des opéra­tions concen­trées sur 3 dépar­te­ments :
Var 26%, Bouches du Rhône 17% et Corse du Sud 12%.
Un bilan humain opéra­tion­nel en forte augmen­ta­tion pour 8230 requé­rants (5231 en 2019) dont 1548 assis­tés et secou­rus (797 en 2019) et 23 personnes décé­dées (13 en 2019)
Les opéra­tions liées aux navires de plai­sance repré­sentent la majo­rité des inter­ven­tions pour des avaries comme la panne de carbu­rant ou l’échoue­ment, pour des voiliers comme pour des bateaux à moteur.
Les autres loisirs nautiques comme les paddles, les engins de plages, jet ski, la plon­gée et la baignade arrivent à la troi­sième posi­tion des inter­ven­tions.
Le télé­phone GSM consti­tue le 1er mode de trans­mis­sion des alertes par le numéro d’ur­gence 196 depuis la terre, mais aussi depuis la mer avec le requé­rant impliqué dans son opéra­tion de sauve­tage.
Au cours de cette saison, le CROSS­MED a solli­cité et coor­don­né les inter­ven­tions des moyens nautiques pour 2240 enga­ge­ments, aériens pour 138 enga­ge­ments et terrestres pour 965 enga­ge­ments.
Les Sauve­teurs en mer sont le 1er parte­naire d’in­ter­ven­tion du CROSS­MED.
Les moyens nautiques tout confondu (CTT, Classe 1 & 2, Semi-rigi­de…) de la SNSM sont présents dans 51% des inter­ven­tions, suivi par les Privés/Parti­cu­liers et les Sapeurs-Pompiers (80 % des inter­ven­tions sur ces 3 inter­ve­nants).
Une forte hausse +31% du nombre d’in­ter­ven­tions par moyens nautiques en 2020.
Cette hausse concer­nant essen­tiel­le­ment les plus gros pour­voyeurs de moyens nautiques (la SNSM et les pompiers) ainsi que les plai­san­ciers sur zone comme moyens de secours d’op­por­tu­nité.
Comment s’ex­plique un tel résul­tat ?
La période de confi­ne­ment due au COVID 19 suivie par un décon­fi­ne­ment en mai et des français qui restent sur le terri­toire natio­nal, a engen­dré une forte augmen­ta­tion des compor­te­ments inap­pro­priés pour la pratique d’ac­ti­vi­tés nautiques.
Les menta­li­tés et l’ap­proche que l’on peut avoir vis-à-vis de la mer ont changé par rapport aux années précé­dentes.
L’in­ex­pé­rience et le défaut de maîtrise de navi­ga­tion de son bateau est de plus en plus fréquent, ce qui engendre malheu­reu­se­ment une augmen­ta­tion de l’ac­ci­den­to­lo­gie.
Un point posi­tif dans tout cela : les campagnes de sensi­bi­li­sa­tion pour l’uti­li­sa­tion du N° d’ap­pel de secours le 196 semblent enfin porter leurs fruits.
Espé­rons que 2021, soit une année qui revienne à la « normale », si le sauve­tage en mer peut être consi­déré comme normal car il doit rester excep­tion­nel…a­fin que l’eau salée n’ait jamais le goût des larmes !